L’éducation

Le développement des compétences, des savoirs, des facultés sociales et physiques, des réflexions, des pensées a une influence décisive dans la construction en tant qu’individu et en tant que citoyen. Nous devons donner la possibilité aux individus de se réaliser.

Chaque individu s’inscrit, dès sa naissance, dans des liens familiaux d’abord mais également dans des liens sociaux. La règle de l’héritage socioculturel contribue à la socialisation de l’individu, socialisation primaire dans un premier temps ; elle devient secondaire, plus tard, à travers notamment les groupes de pairs. Le développement de l’enfant s’appuie sur ses relations, au même titre que le développement de sa famille ; présentant des formes particulières de relations sociales, de logiques d’insertion et, donc, d’éducation en fonction de leur propre histoire et leurs vécus. En effet, les parents font l’enfant et ce dernier fait aussi les parents au travers de la relation qui l’unit à eux.

Le droit à l’éducation est central. Lorsqu’un enfant a accès à un enseignement de qualité, il est plus susceptible d’être en bonne santé, de trouver et d’être accompagné dans le métier de son choix. La mise en œuvre d’un système éducatif juste et équitable donne davantage de possibilités de s’émanciper, d’être considéré, de faire valoir des droits, de contribuer au bien-être de notre société.

Mais, à ce jour, de nombreux élèves ne se sentent pas écoutés et entendus. La disparition progressive des établissements scolaires de proximité et l’essor des gros établissements scolaires sont les résultats d’une politique oubliant la singularité de chaque enfant pour privilégier des approches générales collectives. Certains territoires n’ont plus d’école. Des enfants doivent parcourir, seul, en transport en commun ou accompagnés par des parents assujettis malgré eux par l’heure d’embauche, et donc du stress du retard, de longues distances pour pouvoir rejoindre leur école. D’autres se retrouvent dans des classes surchargées, dépourvues du sens de l’apprentissage. La période actuelle renforce les failles de notre système, où les décrocheurs scolaires sont de plus en plus nombreux.

Nous savons que l’éducation amène aussi les premières inégalités individuelles et systémiques, reproduites et qui confortent les inégalités sociales.

L’État est animateur de l’action publique et instaure des formes de gouvernance à distance. Ce positionnement provoque des limites à la participation de tous à être acteurs du développement. Les individus appartiennent à des groupes sociaux. Ils développent des identités sociales où la société influence l’affirmation de ces identités. Les clivages séparent les groupes socio-économiques, ethniques, religieux ou politiques et portent sur la question des valeurs. Ils impactent sur l’égalité de traitement des personnes et donc de l’éducation de toutes et tous.

Nous concevons l’éducation à travers la mixité sociale à l’école, qui est un facteur d’égalité des chances et de cohésion sociale.

Nous défendons fermement les écoles « à taille humaine », où chaque personne est en mesure de nommer, d’échanger, de parler avec les uns et les autres, où chaque personne est attentive à l’autre, dans une approche pédagogique collective et individuelle, équitable et égalitaire.

Mais l’éducation ne se résume pas seulement à une approche scolaire. Il s’agit de répondre aux besoins affectifs, cognitifs et sociaux de l’enfant. Ainsi la qualité de nos réponses influencera le développement de l’enfant. C’est pourquoi nos réponses se fondent sur la scolarité, la parentalité, les rapports sociaux, l’accès aux sports, l’accès à la culture et la transmission de savoirs et de connaissances. Nous mettons tout en œuvre, au quotidien, pour que chaque enfant grandisse, se socialise, s’humanise, se solidarise, considère l’autre, se sente considéré et respecté.

Nous valorisons l’inclusion sociale, la créativité personnelle, l’expression des désirs et des émotions et la relation émancipatrice individuelle et collective.

Nous prônons une éducation laïque, adaptée pour toutes et tous qui nous permet et nous permettra de lutter contre les déterminismes sociaux, culturels, territoriaux, scolaires, contre les ségrégations et les discriminations, contre les violences faites aux enfants, les violences faites aux femmes, contre les harcèlements scolaires ou extra scolaires, contre les conduites à risques, contre les plus grands maux de notre société et pour le vivre ensemble.